Contrairement aux idées reçues, l’alopécie androgénique, communément appelée « calvitie » ou « alopécie androgénétique », n’est pas seulement une affaire d’hommes, ni de personnes âgées ! Bien que les hommes soient majoritairement concernés surtout à partir de 50 ans (1 homme sur 2), elle touche également de plus en plus de femmes (25% entre 35 et 45 ans et 35 à 45% dès 50 ans) et de sujets jeunes tout sexe confondus. Elle est d’ailleurs de loin la cause de chute de cheveux la plus fréquente chez les deux sexes. Voici comment bien la reconnaitre et comprendre son évolution si aucune mesure de santé globale n’est mise en oeuvre rapidement.
Les symptômes de l’alopécie androgénique
Concrètement, l’alopécie androgénétique se manifeste par :
- une perte de cheveux chronique
- un raccourcissement des cycles pilaires
- un phénomène de miniaturisation : les tiges pilaires deviennent de plus en plus fines, fragiles, courtes et de moins en moins denses
- une raréfaction des cheveux
- des zones affectées en priorité : parties latérales du front, les tempes et/ou le sommet du crâne (vertex)
On peut noter qu’elle touche davantage les personnes d’origine éthnique blanche que les personnes d’origine ethnique asiatique et noire.
Elle peut survenir soudainement ou augmenter de façon graduelle au fil des ans.
Evolution de l’alopécie androgénique
L’alopécie androgénique évolue différemment selon que l’on soit un homme ou une femme.
Sur le plan médical, l’alopécie androgénétique est une pathologie bénigne, elle ne cause qu’un dommage esthétique. En revanche, inutile de dire que son impact au niveau psychologique n’est pas sans conséquence chez les personnes atteintes (d’autant plus chez les femmes et les sujets jeunes), provoquant un surcroit de stress et une baisse importante d’estime et de confiance en soi ; ce qui n’arrange en rien la problématique !
Les deux causes principales de l’alopécie androgénique
A l’origine de l’alopécie androgénique, il y a deux causes souvent cumulatives, qui constituent un combo gagnant pour la calvitie : hérédité + sensibilité et excès de dihydrotestostérone ! ☹
L’hérédité
Une prédisposition « génétique » des follicules pileux à être sensibles aux hormones mâles : antécédents familiaux chez l’un des parents ou des grands-parents, voire une ou deux générations avant. La plupart du temps, chez les hommes, il s’agit d’une origine héréditaire (surtout quand elle survient à l’adolescence).
Des facteurs hormonaux
Un excès d’hormones masculines, appelées « androgènes » (testostérone) tant chez l’homme que chez la femme.
La testostérone est en cause, mais de façon indirecte.
Sous l’influence d’une enzyme appelée la 5 alpha-réductase, la testostérone se transforme en une nouvelle hormone, la Dihydrotestostérone (DHT) et si malheureusement, nos cheveux y sont sensibles, alors celle-ci va inéxorablement accélérer le cycle de croissance du cheveu jusqu’à l’épuisement prématuré de notre capital de renouvellement capillaire. C’est contre cette transformation hormonale que sont dirigés certains médicaments en empêchant la transformation de la testostérone en DHT. Cette DHT est doublement nuisible aux follicules pileux car elle provoque en plus une sécrétion excessive de sébum, lequel va stagner au niveau du follicule pileux. Sous l’effet du sébum, le cuir chevelu va s’épaissir et empêcher les vaisseaux sanguins d’irriguer suffisamment les racines capillaires. Or, cette irrigation est indispensable pour que les follicules pileux se renouvellent convenablement.
La calvitie en quelques chiffres
2 millions de femmes touchées par la calvitie en France
10 millions d’hommes touchés par la calvitie en France
L’alopécie androgénique chez l’homme et son évolution
Il n’y a jamais de calvitie chez les eunuques ou les castras d’opéra : pas d’androgènes, pas de calvitie !
Les hormones mâles jouent un rôle clé dans le mécanisme de ce type de perte de cheveux, ce qui explique que la calvitie masculine si elle se manifeste ne débute qu’après la puberté.
Les symptômes
L’alopécie androgénique physiologique chez l’homme touche d’abord :
- la couronne (dessus du crâne)
- ou les tempes
- ou la couronne et les tempes
- Ils ont également tendance à avoir le front qui se dégarnit.
À ces endroits, les cheveux vont tout d’abord devenir plus fins et fragiles et vont aussi se dépigmenter (devenir plus clairs) formant ainsi une sorte de duvet. Ce duvet finira par ensuite disparaître totalement, ce qui formera une calvitie.
Les cinq stades cliniques chez l’homme
Pour évaluer le niveau de gravité de la calvitie, il existe une classification qui comporte cinq stades cliniques :
- Stade 1a: des golfes apparaissent au niveau du front.
- Stade 1b : une tonsure commence à apparaître au sommet du crâne.
- Stade 2a: la ligne de cheveux recule peu à peu jusqu’au sommet du crâne.
- Stade 2b : le dégarnissement frontal et tonsure au niveau du vertex.
- Stade 3: le dégarnissement atteint le sommet du crâne, une couronne chevelue se maintient au niveau des tempes et de la nuque. La calvitie est dite « complète ». Mais, contrairement aux femmes, il arrive que certains hommes deviennent parfois complètement chauves.
Le risque augmente avec l’âge de sorte qu’à l’âge de 70 ans, près de 80 % des hommes sont touchés.
Sans prise en charge, l’alopécie androgénétique chez l’homme évolue toujours de la même manière et touche, quel que soit l’individu, les mêmes zones du cuir chevelu, à savoir la zone frontale, les golfes et le vertex.
En revanche, une action sur les causes exogènes et la mise en place d’un traitement spécifique peut tout a fait la ralentir et optimiser la qualité des cheveux restants.
L’alopecie androgénique chez la femme et son évolution
Les symptômes
Pour les femmes, la perte de cheveux est plus diffuse, entrainant une perte de la densité capillaire globale, avec une évolution plus progressive, plus lente que chez l’homme.
Cette perte capillaire est aussi moins sévère que chez l’homme dans la grande majorité des cas et ne sera que très rarement complète.
Les femmes produisent en effet des hormones mâles qui sont sécrétées par les glandes surrénales et les ovaires. Cette sécrétion tout à fait normale d’androgènes se fait dans des proportions nettement inférieures que chez les hommes (jusqu’à 20 fois moins).
Chez la femme, il existe plusieurs mécanismes possibles de chute de cheveux diffuse ; ce qui rend le diagnostic plus complexe !
En effet, cette chute capillaire peut aussi cacher une maladie sous-jacente causale qui demandera des examens complémentaires.
Les autres facteurs pouvant favoriser cette alopécie androgénétique sont :
- Les contraceptifs oraux mal adaptés
- Les traitements substitutifs de la ménopause
- Une hypo ou hyper-thyroïdie
- L’hirsutisme (femmes présentant des signes de virilisation)
- Les périodes post-partum
- Un manque de fer
- Le stress
- Les troubles alimentaires
- L’excès de cholestérol
- Le diabète
- Certaines maladies auto-immunes (lupus …)
- Certaines maladies ovariennes (syndrome des ovaires polykystiques, cancers …)
- La prise d’anabolisants chez les sportives
- La prise de traitements pour soigner l’épilepsie ou l’hypertension
Seul un spécialiste pourra confirmer le diagnostic d’alopécie androgénétique, après avoir éliminé toutes les autres causes possibles.
Ce phénomène coïncide néanmoins souvent à une phase clé de la vie d’une femme :
- La puberté
- La maternité
- La pré-ménopause
- La ménopause
En général, les femmes y sont plus susceptibles après la ménopause, lorsque leur organisme produit moins d’hormones femelles. Mais, il devient fréquent de voir des cas sur des femmes entre 20 et 45 ans.
Les trois stades cliniques chez la femme
Chez la femme, l’évolution diffère quelque peu de celle de l’homme puisque la perte de cheveux s’amorce sur la partie supérieure de la tête (dessus du crâne) créant dans ce cas un élargissement de la raie centrale. La perte des cheveux peut aussi se faire dans la zone juste au-dessus des oreilles. On constate habituellement une raréfaction plutôt qu’une disparition complète des cheveux.
Les différents stades de la calvitie chez la femme
D’après l’échelle de Ludwig, il existe trois stades cliniques :
- Stade 1 : le dégarnissement capillaire est modéré et concerne le haut du crâne. La lisière frontale n’est pas affectée.
- Stade 2 : l’alopécie est plus prononcée et des cheveux courts, gris ou blancs peuvent apparaître sur la chevelure malade. La ligne frontale est située à un centimètre en arrière du front.
- Stade 3 : l’alopécie est presque totale au niveau du vertex. Une mince bande de cheveux se maintient au niveau du front et de la nuque.
Comme pour les hommes, sans prise en charge, l’alopécie androgénétique chez la femme est irreversible.
Cependant, une action sur les causes exogènes et la mise en place d’un traitement spécifique au plus tôt peut tout a fait la ralentir et optimiser la qualité des cheveux restants.
Pour aller plus loin sur l’alopécie androgénique
Témoignage de Laure, atteinte d’alopécie androgénétique depuis ses 20 ans
- Lien vers le site de Laure « Comme un diadème » : actrice référente de la démocratisation de cette pathologie, elle y aide par son expérience, ses conseils et ses solutions capillaires (perruques et volumateurs) couplées à un accompagnement personnalisé avant et après la vente de nombreuses femmes atteintes de chute de cheveux à retrouver confiance en elles : https://commeundiademe.com/
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