L’alopécie, bien que bégnigne, est un calvaire physique et moral d’autant plus quand la problématique devient chronique et sûrement encore davantage quand on est jeune et/ou une femme dans une société où la croyance veut que perdre ses cheveux soit réservé aux hommes. Pourquoi l’Assurance Maladie n’aide pas davantage les personnes atteintes de cette pathologie aux vues des prix exorbitants de tous les traitements capillaires ? A quand une véritable reconnaissance de l’alopécie pour que prendre soin de ses cheveux ne soit pas exclusivement réservé à une élite ?
La symbolique de la chevelure
Depuis la nuit des temps, la chevelure symbolise :
Pour la femme : la séduction, la sensualité, l’érotisme, la féminité, la beauté.
Pour l’homme : la force, la puissance, la virilité, la capacité à agir.
L’impact psychologique de la perte de cheveux
Une symbolique sacrément mise à mal quand on perd ses cheveux !
En effet, l’image qui se véhicule à travers la chute de cheveux est associée à la maladie, à la mauvaise santé, au manque de soin, au vieillissement …
Sujet tabou, sujet délicat, quiconque est concerné va sans aucun doute le vivre mal !
Pour un homme, admettre la perte de ses cheveux, même si plus couramment admis, est un vrai deuil aussi, voire un vrai traumatisme psychologique si cela se déclare vers la vingtaine.
Leur solution se raser la tête ou se les couper très court pour les moins radicaux ; mesure plus difficile à assumer pour les femmes ! 🤪
Personne ne choisit d’être malade, d’avoir du diabète, une fibromyalgie ou encore de perdre ses cheveux. Nous le subissons !
En 2024, cette pathologie ne peut-elle pas être reconnue enfin à sa juste valeur ?
Doit-on forcement passer par un cancer ou une autre maladie grave pour que la perte de cheveux soit considérée comme traumatisante et être dignement accompagnée ?
Quand notre fragilité est la perte des cheveux, c’est au quotidien que l’on y est confronté : devant notre miroir et dans le regard des autres ! Cela se rappelle sans cesse à nous ! Même si ce n’est pas une maladie grave, cela peut avoir un retentissement esthétique important, voire invalidant.
Tenter de conserver une chevelure convenable, doit-il rester corrélé à notre statut social ?
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La perte de cheveux peut influencer la confiance en soi dans tous les domaines de la vie. Les personnes souffrant d’alopécie peuvent se sentir gênées, honteuses et vulnérables.
La perte de cheveux peut entraîner les problèmes suivants :
- Dépression
- Perte d’estime de soi
- Effets indirects sur la carrière et la profession
- Effets indirects sur les rencontres sociales
40% des femmes souffrant d’alopécie ont eu des problèmes dans leur mariage en raison de leur perte de cheveux. Environ 63 % d’entre elles affirment avoir rencontré des problèmes liés à leur carrière.
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Soigner son alopécie, une ruine pour notre porte-monnaie !
Les traitements anti-chute
Que ce soit en soins locaux (lotions, ampoules, sprays, shampoings, poudres camouflantes ou densifiantes …) ou en compléments alimentaires à ingérer (gélules, comprimés, poudres …) rien n’est pris en charge à minima par l’Assurance Maladie.
Il existe pléthore de choix et de marques, mais leur achat reste entièrement aux frais des personnes souffrant d’alopécie ; comme si ce type d’achat était considéré comme du confort alors qu’il s’agit parfois de dignité !
Même les grands classiques prescrits par les dermatologues comme le Minoxidil (prix moyen de 26.06 €), le Finastéride (Propecia), la Lobamine Cystéine, la Biotine, … etc, ne sont pas remboursés !
Les Laboratoires n’hésitent pas dans le domaine « capillaire » à mettre des tarifs exorbitants souvent hors de portée de certains budgets laissant à la marge des personnes condamnées à subir encore davantage leur perte de cheveux ; impactant de manière dommageable leur qualité de vie.
Pourquoi l’Assurance Maladie n’octroierait-elle pas une somme fixe à dépenser chaque année « dédiée exclusivement à la chute de cheveux » (en partenariat avec les Mutuelles) pour accompagner dans le cadre d’une prise en charge globale les personnes diagnostiquées par un dermatologue comme atteintes d’alopécie ?
Ceci pour enfin les aider à se financer :
- Des analyses spécifiques (analyse minérale des cheveux, diagnostics capillaires)
- Des soins locaux (lotions …) et des complexes de vitamines spécifiques pour la chute des cheveux ; d’autant plus que pour être efficaces, ils doivent être utilisés en cure de minimum 3 mois et plus encore sur le long terme.
- Des consultations spécifiques de soutien, d’accompagnement et de suivi (trichologue, sophrologie, hypnose, relaxation, EMDR, naturopathie, acupuncture …)
Les prothèses et accessoires capillaires
Les bénéficiaires d’une prise en charge
En matière de remplacement de cheveux, seules les perruques (ou accessoires textiles tels que foulards, turbans, bonnets …) peuvent être en partie remboursées par l’Assurance Maladie, sur prescription médicale renouvelable tous les 12 mois, avec un éventuel complément de votre mutuelle, lorsqu’il s’agit d’une application thérapeutique (prothèse capillaire pour masquer la calvitie due à une chimiothérapie, consécutive à un cancer).
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22.09.2021 – Améli
Les adultes ou les enfants qui ont perdu leurs cheveux de manière temporaire ou définitive, partielle ou totale, en raison d’une une maladie ou du traitement de cette maladie (une chimiothérapie notamment) peuvent bénéficier d’une prise en charge à 100 % de leur perruque ou des accessoires pour masquer la chute de tous leurs cheveux (appelée alopécie).
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Dans le cadre de l’alopécie androgénétique, la prise en charge est limitée à l’alopécie androgénétique féminine sévère, égale au stade 3 de la classification de Ludwig.
Dans le cas des alopécies androgénétiques stade 2, ce type d’accessoires capillaires est donc considéré comme un accessoire de confort et sera entièrement à votre charge ! ☹
Un reste à charge important …
Aujourd’hui, la Sécurité Sociale rembourse en moyenne 300€ une perruque ou prothèse capillaire totale ; cela dépend de la finition choisie.
Il existe 2 classes de perruques totales, la différence se faisant selon la composition de la perruque et en fonction de la zone de cheveux qui a été implantée manuellement et non à la machine. La prise en charge varie selon la classe :
- Classe 1 : la perruque, ou prothèse capillaire totale, est faite de cheveux synthétiques, dont au moins 15 cm2 sont implantés exclusivement à la main au niveau du sommet du crâne, de la raie ou du bord du front ; son prix ne peut pas dépasser 350 € et dans ce cas, la somme est intégralement prise en charge par l’Assurance Maladie ; la prise en charge inclut aussi le remboursement d’un accessoire textile, dans la limite de 350 € au total ;
- Classe 2 : la perruque est faite au moins à 30 % de cheveux naturels, ou de cheveux synthétiques dont au moins 30 cm2 sont implantés exclusivement à la main. Le prix de vente maximum pour ouvrir le droit à une prise en charge est fixé à 700 €, dont 250 € remboursés par l’Assurance Maladie ; la prise en charge inclut aussi le remboursement d’un accessoire textile. La mutuelle (assurance complémentaire) intervient ensuite pour limiter le reste à charge, selon les conditions du contrat d’assurance.
Cependant, il faut savoir que le prix d’une perruque de qualité peut dépasser les 700€, voire les 2000€ pour une perruque confortable en cheveux naturels. C’est pourquoi la hauteur du remboursement proposée par l’Assurance Maladie paraît bien faible.
Dans le cadre de l’Alopécie androgénétique, vu que la problématique tend à s’aggraver dans le temps et à être reconnue par le corps médical comme irréversible, c’est évidemment vers la solution la plus coûteuse (perruque en cheveux naturels) que la personne optera ; encore des frais à charge vraiment considérables !
Pourquoi l’Assurance Maladie n’augmenterait-elle pas en partenariat avec les Mutuelles, sa base de remboursement à 1000 € (au lieu du plafond actuel de 250 €) pour la prothèse capillaire totale de classe 2 afin de permettre aux personnes atteintes d’Alopécie androgénétique de stade 2 et 3 de bénéficier d’une perruque faite à partir de cheveux naturels exclusivement pour leur offrir plus de confort et de dignité ?
Greffe capillaire : la solution ultime contre l’alopécie
Une chirurgie non remboursée
Si la greffe capillaire se présente aujourd’hui comme la solution ultime contre l’alopécie, elle reste encore considérée en France comme une chirurgie de confort et d’esthétisme pur sans distinction et non comme une opération médicale.
Sur cette base, l’Assurance Maladie et corrélativement les mutuelles ne la remboursent pas et la laissent entièrement à la charge des patients qui devront s’ils le peuvent, financer leur greffe capillaire avec leurs propres deniers.
L’alopécie cicatricielle, l’exception
Bien qu’actuellement, la greffe de cheveux n’est pas remboursée en France, il existe de rares cas dans lesquels des exceptions sont faites, notamment si vous souhaitez « changer de genre » ou si la perte de cheveux est secondaire à une maladie (pathologie inflammatoire du cuir chevelu, radiothérapie de la tête dans le cadre du traitement d’un cancer, accidents types traumatismes ou brûlures). On parle dans ce cas d’Alopécie cicatricielle (alopécie localisée caractérisée par une destruction définitive des follicules pileux sur la zone touchée, sans possibilité de repousse). La greffe de cheveux est alors considérée comme une opération de chirurgie réparatrice et est prise en charge par la Sécurité Sociale.
Une intervention réservée à un élite ?
Le coût moyen des implants capillaires en France varie entre 3 000 € et 11 000 €.
Ce calcul dépend principalement du nombre de greffons dont vous avez besoin et de la technique d’opération retenue. A cela s’ajoute les frais d’hospitalisation, de bloc opératoire ainsi que les examens réalisés avant et après la greffe.
Autant dire qu’il s’agit d’un budget exorbitant hors de portée de celui de nombreuses personnes et encore plus de celles aux revenus précaires qui ont encore moins les moyens d’allouer un minimum de budget, ne serait-ce qu’à des traitements anti-chute locaux et oraux, creusant encore davantage le fossé entre ceux pouvant prendre soin d’eux et ceux ne le pouvant pas !
Analogie greffe capillaire et implants mammaires
L’augmentation mammaire au même titre que la greffe capillaire est considérée comme une intervention de chirurgie esthétique. Il n’y a donc aucune prise en charge par la Sécurité sociale. Ce qui veut dire que l’intégralité des frais pré et post-opératoires ainsi que ceux liés à l’intervention sont à votre charge.
Il existe cependant quelques exceptions permettant de bénéficier d’une prise en charge :
- L’absence totale de glande mammaire (un thorax comme celui d’un homme par exemple)
- Les asymétries mammaires importantes (au moins deux tailles de bonnet d’écart)
- Certains cas rares de malformation mammaire comme les seins tubéreux par exemple
- La reconstruction mammaire est prise en charge à 100 % dans le cadre de l’ALD (affection longue durée) sur la base du tarif de l’Assurance Maladie
Partant de cette analogie, pourquoi ne pas créer d’autres cas d’exception au même titre que l’alopécie cicatricielle et considérer aussi les cas les plus handicapants d’alopécie (femmes aux stades 2 et 3 de la classification de Ludwig et sujets jeunes masculins et féminins notamment) comme pouvant également bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance Maladie de la greffe capillaire et de traitements associés ?
Pour rappel, l’alopécie androgénétique communément appelée « calvitie » quand elle atteint son stade ultime, touche :
- Environ 40% des hommes à l’âge de 40 ans pour finalement atteindre un homme sur deux à partir de 50 ans.
- Environ 16% des femmes seraient atteintes et ce chiffre semble en augmentation ces dernières années.
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