Il est admis que la majorité des gens seront touchés par la chute de cheveux à un moment ou à un autre de leur vie. On estime d’ailleurs que plus de 80% des hommes et plus de 25% des femmes souffrent de la perte de cheveux (Statistiques 2023 – Médihair). Quand elle commence à dépasser un certain seuil et bien avant qu’elle ne s’installe dans le temps, il est bon d’en comprendre rapidement l’origine pour mieux la maîtriser, voire la stopper.
Les leviers à notre disposition pour s’attaquer aux causes de la chute de cheveux
Lorsque sur plusieurs semaines, on constate une perte supérieure à 100 cheveux par jour accompagnée d’une diminution de la masse capillaire, le phénomène doit être pris au sérieux et ceci, quelque soit notre âge.
La chute de cheveux varie selon les périodes de la vie et est soumise à de nombreuses influences aussi bien internes qu’externes, bien souvent cumulatives entre elles. La bonne nouvelle est que nous avons tous le pouvoir d’agir sur les causes extrinsèques, extérieures à nous ! Voire même de contrebalancer, ralentir tout ce pour lequel nous ne pouvons pas avoir d’impact, car ancré en nous biologiquement (causes intrinsèques).
En somme, toutes les mesures d’hygiène de vie préventives mises en œuvre seront non seulement bénéfiques à notre santé en général, mais retentiront aussi inéluctablement sur la qualité de nos cheveux ! 🙂
LES CAUSES INTRINSEQUES | LES CAUSES EXTRINSEQUES |
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Hérédité | Alimentation déséquilibrée ou carencée |
Accouchement | Tabac, Alcool, Drogues |
Ménopause | Effets secondaires des Médicaments |
Maladies | Hygiène de vie inadaptée |
Vieillissement | Routine capillaire et cosmétique inadaptée |
Stress chronique, choc, deuil, perte, fatigue | |
Changements de saison | |
Pollutions diverses |
Les causes intrinsèques plus en detail
L’alopecie héréditaire
Aussi appelée, alopécie androgénétique, il s’agit de la perte de cheveux due à des facteurs génétiques qui font que les follicules du cuir chevelu réagissent de façon anormale à l’action de la testostérone, donnant lieu à un phénomène de miniaturisation des follicules. C’est la cause la plus fréquente de l’alopécie tant chez l’homme que chez la femme.
Période post-partum et perte de cheveux
En raison de la chute brutale du taux d’hormones oestrogènes dans le sang après l’accouchement, certaines femmes sont confrontées à une chute de cheveux massive et soudaine dans les 3 mois suivants la naissance de leur bébé. Ce phénomène est souvent aggravé par le stress, la fatigue, le manque de sommeil, les carences métaboliques. Cette chute réactionnelle post-natale est réversible dans le temps.
Ménopause et perte de cheveux
Cette étape se traduit par la fin de la période reproductive chez la femme. Vers la cinquantaine environ, parmi les troubles accompagnant cette fin de cycle naturel, peut apparaitre la perte de cheveux ou une diminution de leur qualité : cheveux plus fins, plus cassants, plus fragiles. Ce phénomène peut même survenir 5 ans avant la ménopause, lors de la pré-ménopause. En cause, la diminution du taux d’hormones féminines (oestrogènes) tandis que le taux d’hormones masculines (androgènes) se maintient, impactant la durée de vie du cheveu. Les cheveux poussent alors plus lentement et ne peuvent pas remplacer les cheveux qui tombent dans le cadre normal du cycle capillaire. D’autres facteurs peuvent s’y ajouter et intensifier la chute de cheveux de la ménopause : maladies, médicaments, fatigue, sédentarité, stress, …
Maladies pouvant entrainer une perte de cheveux
- Hypothyroïdie ou hyperthyroïdie
- Maladies infectieuses (teigne du cuir chevelu …) ou virales (Covid …)
- Maladies vénériennes (syphilis)
- Maladies intestinales chroniques (colite ulcéreuse, maladie de Crohn, maladie de Coeliaque …)
- Maladies cancéreuses
- Troubles alimentaires : boulimie, anorexie
- Diabète
- Anémie
- Ovaires polykystiques
- Hirsutisme (hyper-pilosité)
- Maladies auto-immunes : Lupus érythémateux systémique, Pelade, Sclérodermie, Syndrome de Sjögren, Thyroïdite auto-immune : la thyroïdite de Hashimoto (hypothyroïdie) et la maladie de Graves (hyperthyroïdie)
- Maladie génétique : Hyperplasie congénitale des surrénales
Le processus de vieillissement inéluctable
Comme pour la peau et notre corps tout entier, notre cuir chevelu et nos cheveux ne sont pas à l’abri du temps qui passe. Ils subissent également le ralentissement du renouvellement cellulaire naturel lié à l’avancée en âge. Le cheveu blanchi, se fatigue, devient plus terne, plus cassant, s’affine, repousse moins vite. Le nombre de follicules pileux diminue et la microcirculation est moins optimale au niveau du cuir chevelu apportant moins de nutriments et d’oxygène aux racines.
Les causes extrinsèques plus en détail
Beaucoup de ces causes externes sont à l’origine d’une accélération de la production de radicaux libres nocifs pour le cheveu et vont de ce fait précipiter son vieillissement en endommageant le bulbe pileux, en le fragilisant, provoquant à terme la chute des cheveux, une augmentation des cheveux blancs et dégradant de fait leur aspect général. En effet, les radicaux libres déclenchent des réactions en chaîne dans l’organisme et finissent par endommager le tissu cellulaire qui compose le cuir chevelu.
Les facteurs comportementaux
Une alimentation déséquilibrée ou carencée
- Une nutrition unilatérale et malsaine
- Excès de mauvais sucres, de mauvais gras, de gluten
- Des régimes radicaux ou inadaptés
- Carence en protéines ou en fer ou autres vitamines (zinc …)
Médicaments pouvant entraîner une chute de cheveux diffuse
- Contraception hormonale inadaptée : prise ou arrêt pilule, stérilet …
- Chémothérapie avec des médicaments cytostatiques
- Analgésiques
- Inhibiteurs de l’ECA et bêtabloquants, par exemple pour l’hypertension artérielle
- Réducteurs de lipides
- Rétinoïdes
- Médicaments pour la thyroïde, l’acné (excès de vitamine A)
- Anticoagulants
- Antibiotiques
- Antidépresseurs
- Antiépileptiques
- Neuroleptiques
- Cortisone et dérivés
- Lithium
- Stéroïdes anabolisants
- Chimiothérapie (avec perte de cheveux totale très souvent)
- Vaccins (aluminium)
Une hygiène de vie inadaptée
- Manque de sommeil réparateur
- Sédentarité
- Excès ou manque d’activité physique
- Surmenage
- Surexposition au soleil ou manque d’exposition (carence en vitamine D)
- Consommation excessive d’alcool
- Tabac et/ou drogues
- Sous-oxygénation (port de masques)
Une routine capillaire et cosmétique inadéquate
- Utilisation de cosmétiques agressifs avec composants toxiques : perturbateurs endocriniens, polluants …
- Utilisation de produits capillaires chimiques : shampoings, colorations, soins, laques….
- Multiplication des techniques chimiques : permanentes, lissages, décolorations, méchages …
- Extensions de cheveux
- Massages, frictionnages trop forts et trop fréquents du cuir chevelu (automassages inadaptés)
- Abus de sèche-cheveux et autres appareils chauffants avec chaleur trop élevée
- Eau trop chlorée, piscine, eau de mer
- Alopécie de traction : chute de cheveux provoquée par une traction constante, par exemple, par le port de nattes, de bigoudis ou de coiffures trop serrées ; excès de coiffage …
Stress psychologique
- Choc émotionnel
- Accident
- Dépression
- Deuil
- Perte d’emploi, toute perte en général
- Rupture, divorce
- Maladie grave
- Opération chirurgicale (anxiété, perte de sang importante …)
- Insécurité financière
- Pression de la performance
- Environnement anxiogène (guerre, pandémie, violence, traumatisme …)
- Trichotillomanie : Manie consistant à se tortiller les cheveux, se les toucher et à se les arracher de façon répétitive.
Confronté à un facteur de stress important, le corps réagit en libérant un surplus d’hormones (cortisol et adrénaline), faisant passer ainsi plus de cheveux que d’habitude de la phase de croissance à la phase de repos. Plus de 20 % des follicules pileux (voir 50% chez certaines personnes) au lieu de 10 % en temps normal entrent en même temps dans la phase de repos. Quelques mois plus tard, les cheveux des follicules ainsi perturbés passent à la phase de chute et tombent. Ce phénomène peut durer plusieurs mois, voire années si le facteur stressant n’est pas éliminé.
Les facteurs externes
Anesthésie générale, radiothérapie, accidents radiologiques
Une anesthésie peut entraîner un ralentissement de la microcirculation du cuir chevelu et ainsi agir sur la pousse du cheveu momentanément moins bien nourri et oxygéné. Ainsi, plus l’intervention a été lourde, plus l’anesthésie longue donc, plus il y a des risques de faire une chute de cheveux temporaire. Dans le cadre de traitements lourds pour certains cancers, l’alopécie peut apparaître suite à des brûlures, des lésions ou des radiations ionisantes.
Changements de saison
La chute de cheveux saisonnière est un phénomène qui apparaît en automne (phénomène similaire à la chute des feuilles des arbres) et au printemps. À la mi-saison, le manque de luminosité et les changements de température ont un impact sur la pousse des cheveux. La proportion de cheveux en phase anagène (croissance) diminue, tandis que celle des cheveux en phase télogène (chute) augmente. Elle ne dure qu’un à deux mois environ. Si beaucoup de cheveux tombent durant cette phase, d’autres commencent à pousser dans le même temps.
Pollution de l’air, de l’eau, de l’alimentation
Ce cocktail chimique (métaux lourds, antibiotiques, pesticides, résidus d’hormones …) auquel nous sommes quotidiennement confrontés et auquel il est difficile d’échapper provoque non seulement des cancers et des maladies graves, mais aussi une intoxication à petit feu ralentissant aussi la pousse des cheveux en entraînant un vieillissement prématuré des cellules. Pire, ils tombent plus facilement. Une étude espagnole de 2022 a montré que l’exposition aux particules fines notamment était associée à une perte capillaire. Partant de ce constat, pas étonnant que la perte de cheveux soit un phénomène en constante augmentation tant chez les hommes que chez les femmes !
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